Professeur Lucien Israël
Edition des Syrtes – 2002 – 154 pages – 18 €
Sous le titre Les dangers de l’euthanasie, les Editions des Syrtes publient un petit livre d’entretiens du professeur Lucien Israël avec la journaliste Elisabeth Lévy. Alors que l’ euthanasie fait l’ objet d’une campagne de promotion qui n’est pas sans rappeler, dans ses méthodes et son discours, celle qui précéda la légalisation de l’avortement, l’opportunité d’un tel ouvrage n’est, hélas, pas à démontrer.
Fort de son expérience de cancérologue, fort aussi de l’amour qui l’anime et de la haute culture qui l’irrigue, le professeur Israël dévoile un à un les sophismes par lesquels avance la culture de mort. Non, l’euthanasie n’est pas l’expression d’une compassion mais la froide solution technocratique avancée pour réduire le coût économique de la vieillesse sur la société. Non elle ne préserve pas la dignité de la personne humaine: elle en est la négation.
Pour autant, il ne faudrait pas confondre l’ouvrage avec un simple catalogue d’arguments. Sans jamais se départir de son humilité, le professeur Israël nous offre beaucoup plus que cela: une leçon de civilisation et une réflexion sur l’état moral de notre pays.
Ainsi lorsqu’il décrit l’euthanasie comme le symptôme d’une maladie beaucoup plus grave:
» L’euthanasie fait partie d’une offensive plus générale […]. Pour exister et s’épanouir, une culture nécessite que ceux qui la composent soient dotés d’une langue commune, de racines communes, de mœurs de valeurs et de manières communes, mais aussi et surtout d’un projet commun susceptible, le cas échéant, de pallier l’absence de l’un de ses éléments […1. Si la France demeurait une nation au sein de laquelle des liens solides continuaient à souder entre eux les citoyens, l’euthanasie serait impensable, «