Tony ANATRELLA
Champs Flammarion 2000. 306p. 44 F
Parue il y a cinq ans sous le titre l’Eglise et le préservatif, c’est sous un intitulé dégagent une problèmatique plus large qu’est rééditée en livre de poche l’étude de Tony Anatrella consacrée à l’amour. Prêtre, psychanalyste, familier des questions touchant la prévention du VIH, l’auteur dénonce l’alibi du SIDA, prétexte à des campagnes de prévention qui, sous couvert d’information, banalisent un modèle de sexualité infantile et pulsionnelle et contribuent à la destruction du tissu social ; il épingle les autorités publiques et les associations qui les financent et qui, par la diffusion de pseudo-principes ( « Quand vous faites l’amour avec Pierre, profitez-en pour protéger Valérie »), tendent à ériger en norme un modèle »hygièno-sanitaire » de l’amour, dernier ersatz d’éthique. A l’encontre de cette culture narcissique, hédoniste et immature, Anatrella rappelle l’exigence de la relation amoureuse « qui se construit en se libérant des illusion de la possession » et met en évidence que le bonheur se construit non pas contre, mais dans le respect de la loi morale. Idéal archaïque, dépassé, voir irréaliste ? C’est à cette accusation que l’auteur répond dans une longue étude où il analyse le rapport de l’homme à la loi, réflexion nécessaire pour « nous rendre plus humains et plus libre ».
(Valeurs Actuelles du 5 mai 2000.)