A l’égard de la fragilité, le monde moderne vit un double paradoxe : même si l’assistance aux personnes en difficulté n’a jamais été aussi présente, il demeure souvent difficile de faire entendre la parole des plus fragiles.
D’une manière ou d’une autre nous sommes tous vulnérables et fragiles. Même si nous ne sommes pas touchés par des handicaps majeurs, nous avons été des êtres dépendants dès le ventre maternel et nous ne pouvons échapper à la mort.
La fragilité d’autrui doit être une source d’action. Elle doit nous aider à sortir de nous-même, nous obliger à regarder en face les vraies questions : pourquoi existons-nous ? Quel sens donner à notre vie ?
La fragilité nous pousse à plus d’humanité, d’attention à l’autre. Dans cette période où le transhumanisme pointe, il convient de rappeler sans cesse la médecine à ses obligations d’origine : prendre soin.
La fragilité révèle une dimension profonde de l ‘homme. Elle nous rappelle que l’être humain est composé d’un corps et d’une âme.
« Chacun a ses petites et ses grandes fragilités, invisibles ou apparentes. Les accepter permet d’entrer dans des relations plus vraies avec les autres. » Jean Vanier
Au sein des Maisons médicales, accompagnées par notre Association, nous veillons à ce que cet aspect soit pris en compte dans le soin.
Nous signalerons des initiatives qui s’intéressent à la prise en compte de la fragilité. Tant dans les aides techniques que les savoirs faire et savoir être.
La fragilité pendant la grossesse
1. fragilité de la maman qui peut vivre difficilement ce chamboulement intérieur pour différentes raisons. Surtout avec l’explosion hormonales lors des premières semaines.
La grossesse peut être imprévue, difficile, à risque, avec une maladie chronique ou bien une pathologie grave et incurable…
Parfois la grossesse intervient dans un contexte familiale difficile ou bien dans une grande solitude et/ou précarité qui fragilise la maman. Il arrive aussi qu’elle subisse des pressions : pressions professionnelles, de son conjoint ou de son entourage qui n’accueille pas la nouvelle favorablement.
2. La fragilité de l’enfant à naître qui malgré sa croissance autonome les tout premiers jours ne peut se passer du ventre de sa mère pour se nourrir, grandir et se développer.
Certaines malformations ou pathologies diagnostiquées in utéro, soit au stade embryonnaire soit au stade fœtal, peuvent rendre ce petit d’homme plus fragile et donc plus vulnérable.
Dès sa conception le bébé, qui passe par tous les stades du développement humain, possède son propre patrimoine génétique unique et irremplaçable.
Quel regard portons-nous sur cette fragilité de la vie à son commencement ?