Conseil pontifical pour la pastorale de la santé
avec une introduction de Mgr Barbarin
Ed. Cerf – Janvier 2002 – 270p – 10 €
Le Conseil pontifical pour la pastorale de la santé publie un manuel de pastorale sur la drogue. Les travaux ont été dirigés par le prêtre psychanalyste Tony Anatrella. Ce manuel appelle à la solidarité « envers ceux qui croient ne pas pouvoir vivre sans la drogue ». Il étudie les causes et les conséquences de la toxicomanie, étudie les différents produits (colles, solvants, cannabis, cocaïne, crack, ectasy, LSD, amphétamines, héroïne) et la dépendance qui en découle. La distinction entre drogues dures et drogues douces est dénoncée comme un leurre. La stratégie qui s’en prend aux pourvoyeurs et aux trafiquants « marchands de mort » avant de s’attaquer aux consommateurs est encouragée. « La drogue n’est pas une fatalité ». Elle est « le symptôme d’un mal de vivre, d’une recherche effrénée du plaisir qui cache une difficulté de vivre ». Le drogué doit « devenir libre », et une approche purement hygiéniste ou sanitaire est insuffisante. Le manuel insiste sur le « non » ferme de l’Eglise à la libéralisation de la drogue et déclare « qu’un Etat ne peut pas devenir un distributeur de drogue ». Enfin le manuel suggère des initiatives et donne des conseils pratiques sur ce que l’on doit dire et faire quand on découvre qu’un jeune se drogue.
Ce manuel très bien fait, s’adresse tant aux médecins qu’à toutes personnes dont la profession met en contact avec le problème de la drogue: évêques, hommes politiques, enseignants et bien sûrs parents. Ce livre a été particulièrement recommandé par le Docteur Nicole SEGUIN, qui dans le cadre du réseau Hippocrate, est venue nous parler de la drogue.
Nous avons noté dans l’introduction de Mgr Barbarin la suggestion suivante :
« Au cours des siècles, nous avons vu surgir dans l’Eglise des congrégations religieuses qui répondaient à des besoins nouveaux. Pensons à l’ordre de St Jean de Matha, au XIIe siècle, fondé pour racheter les captifs, aux Salésiens de Don Bosco, au XIXe, qui arrachèrent à la misère et au désœuvrement de tant de jeunes errant à la dérive dans les rues des grandes villes. Comment ne pas espérer voir apparaître, en ce début du XXIe siècle, des associations, des communautés nouvelles où des hommes et des femmes iront à la rencontre de tous ces jeunes, victimes de la drogue ? À moins qu’un charisme ancien ne se renouvelle pour lutter contre ce fléau redoutable. »