LA CRISE DE CONSCIENCE BIOETHIQUE
« NASCITURI TE SALUTANT »
Jean Marie LEMENE
Loin de chercher à concilier la science et l’éthique, les lois de bioéthique les opposent dans une lutte stérile où le vainqueur est désigné d’avance : c’est la science. En arbitrant systématiquement en faveur de la science au détriment de l’éthique, la loi dessert les deux à la fois. En libérant la science de la contrainte éthique, la loi la trompe, l’oblige à renier son objet qui est le réel, la rend moins ardente pour composer avec l’irréductible. Ainsi le problème de l’embryon est-il le plus souvent mal posé. Les embryons sont des nascituri, c’est-à-dire : ceux qui vont naître, ceux qui s’apprêtent à naitre, ceux qui ne peuvent pas ne pas naitre. Ce participe futur n’est ni de droite ni de gauche, il n’est ni religieux ni idéologue, ni dogmatique ni libertaire.
L’opinion publique, qui s’est exprimé librement aux Etats généraux comprend que le progrès ne doit rien à la transgression : la découverte de la reprogrammation cellulaire le prouve. C’est cette découverte qui semble porteuse d’avancées pour une médecine régénérative responsable et non l’utilisation des cellules embryonnaires. Pourquoi la France trainerait-elle les pieds ?
Jean Marie Le Méné est président de la Fondation Jérôme LEJEUNE, reconnue d’utilité publique, pour la recherche sur les déficiences intellectuelles d’origine génétique. Soucieuse de développer des thérapies innovantes, la Fondation finance également un consortium international de recherche en thérapies cellulaire. Auteur de Le professeur Lejeune, fondateur de la génétique moderne (Mame), et de La trisomie est une tragédie grecque ( Salvator 2009). Jean Marie Le Méné signe un troisième livre sur les questions de bioéthique.)
LA TRISOMIE EST UNE TRAGEDIE GRECQUE
Jean-Marie Le Méné
Fasciné par l’énigme de ce qu’on appelait alors le mongolisme, et non convaincu par l’explication de la dégénérescence raciale, Jérôme Lejeune, médecin français en découvre en 1959 la cause : un 3ème chromosome sur la 21ème paire. Cette découverte devient celle de la trisomie 21. Elle revêt une importance considérable car elle signe la découverte de la 1ère maladie par aberration chromosomique dans l’espèce humaine et ouvre la voie à la génétique moderne. En apportant une explication scientifique, elle change le regard de la société. La trisomie 21 n’apparaît alors plus comme une fatalité mais comme une maladie. Depuis, cette découverte s’est retournée contre ceux qu’elle devait servir. Elle est utilisée pour diagnostiquer durant la grossesse les fœtus atteints de trisomie 21. A l’issue, 96 % des enfants trisomiques dépistés sont avortés. Aujourd’hui en France, le dépistage est généralisé, aucune politique publique de recherche thérapeutique n’est mise en place, une dérive eugéniste est amorcée. Depuis sa création en 1996, la Fondation Jérôme Lejeune finance des programmes de recherches sur les déficiences intellectuelles d’origine génétique, parmi lesquelles la trisomie 21, 1ère cause de déficit mental dans le monde. Dans ce document choc, son président, Jean-Marie Le Méné, interpelle les responsables et les citoyens de notre pays et propose des solutions pour changer la situation, à l’aube d’un débat national sur la bioéthique.
Jean-Marie Le Méné, est magistrat à la cour des Comptes. Il préside la Fondation Jérôme Lejeune pour la recherche sur les déficiences intellectuelles d’origine génétique. Il est l’auteur du livre: Le professeur Lejeune, fondateur de la génétique moderne (Mame).
Edition SALVATOR. 144 p.