Le 29 novembre 2003, des médecins, pharmaciens et infirmières sont venus nombreux participer à une journée organisée par le réseau Hippocrate sur le thème de l’euthanasie.
Au cours de son intervention, le professeur L. Israël, riche d’une expérience de 30 ans de pratique clinique en cancérologie, et auteur de l’ouvrage » Les dangers de l’euthanasie » [[Les dangers de l’euthanasie par le Professeur Lucien Israël . Edition des Syrtes. 2002.]] a mis en exergue les failles des argumentaires des tenants de l’euthanasie avant de nous en présenter les alternatives. La douleur qui est souvent évoquée, pour justifier l’euthanasie n’est plus un problème, les progrès de l’anesthésie sont réels ; quant à la dignité humaine, autre argument , celle-ci sera d’autant plus reconnue que le malade n’aura pas le sentiment d’être abandonné, par l’équipe soignante comme par la famille : c’est une question de civilisation. Mais à l’adresse du personnel de santé, a-t-il bien insisté, il faut en particulier veillé au langage utilisé : bien faire la distinction dans les actes entre acharnement thérapeutique et obstination thérapeutique, mais également entre euthanasie passive et euthanasie active. » La formation des médecins est essentielle dans ce combat a-t-il dit en conclusion ».
Dans l’après-midi, le Docteur François C., anesthésiste réanimateur , est revenu sur le traitement des malades en fin de vie montrant, études à l’appui, que des soins médicaux bien prodigués permettaient une approche beaucoup plus saine et dépassionnée de la souffrance et de la mort du patient. Il a souligné que c’est la formation des personnels de santé qui est en jeu; d’abord la formation médicale, il faut être excellent dans sa profession et ensuite la formation personnelle qui doit être très solide tant sur le plan humain que spirituelle; en particulier sur la vie, le sens de la vie. La journée s’est clôturée par l’intervention de Lionel D., juriste, sur la question actuelle de la légalisation de l’euthanasie, en insistant sur le fait que si notre législation actuelle est limpide quant à l’acte d’euthanasie – il est un meurtre ou un assassinat -, le contexte politique est, lui, en demi-teinte. Or, ce sont les politiques qui font la loi.
L’intervention d’une infirmière au cours des discussions nombreuses qui eurent lieu, a sensibilisé tous les participants à l’action: » Comment nous, qui estimons que toute euthanasie est un crime, allons pouvoir continuer à exercer sereinement notre métier en cas de changement de législation. Comment vivre avec l’idée que certains patients seront tués par nos collègues, juste à nos côtés? Comment se battre avec sa seule conviction? Merci pour tout ce que vous faites au sein du Réseau Hippocrate. »
Nous ne pouvons que vous encourager à vous mettre sérieusement au travail et pour cela, lire le dossier que nous avons établi à la suite de cette réunion qui reprend l’ensemble de ces points et vous donne de solides arguments pour être artisans de la culture de vie. L’enregistrement audio de ces différentes interventions est également à votre disposition pour tout travail en groupe. Bon courage.